
Depuis l'annonce de l'ouverture des intentions de candidatures pour les élections municipales et régionales à venir, des chefs traditionnels ainsi que personnes anonymes se mobilisent, de Yocoboué à Lakota, en passant par Guitry et Divo, pour réclamer la candidature de Mme Patricia Yao aux régionales dans le Lôh-Djiboua, puis se ravisent de façon spectaculaire au profit du ministre Amédé Kouakou Koffi, désigné candidat officiel du RHDP (parti au pouvoir ). Ces volte-face devenues récurrentes, donnent l'impression que ces derniers étaient ou sont manipulés (c'est selon) par la députée-maire de Guitry. Et pourtant, il n'en est rien.
Élections régionales 2023: Le nom de Patricia Yao, une vache à lait dans le Lôh-Djiboua ?
Pour les élections régionales de 2023 dans le Lôh-Djiboua, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a porté son choix sur le Ministre de l'Equipement et de l'Entretien routier de Côte d'Ivoire, Amédé Kouakou, pour défendre ses couleurs.
Mais depuis la désignation du ministre député-maire de Divo, il ne se passe pas une seule semaine sans que des chefs coutumiers ou d'autres personnes anonymes ou connues ne fassent une sortie pour dénoncer le choix d'Amédé Kouakou et par ricochet, réclamer la candidature de Mme Patricia Yao, Directrice de cabinet de la Première Dame, Madame Dominique Ouattara, et députée-maire de Guitry.
Ce fût d'abord le cas pour plusieurs dizaines de chefs traditionnels de la région. "On apprend que le président de la République, président du RHDP, a fait un choix provisoire dans les régions. Le président a désigné le ministre Amédé, mais le candidat du peuple dida, c'est Yao Patricia (...) C'est elle que Zakpa nous a laissée (...) Notre fille est notre candidate. Notre fille Yao Patricia est notre candidate aux prochaines élections régionales dans le Lôh-Djiboua...", dixit Doutoh Rabet Gnahoré Gervais, le président du Collectif des chefs traditionnels du département de Lakota.
Le ballet des hommes sans conviction
Mais contre toute attente, moins d'une semaine après cette sortie, c'est-à-dire le mercredi 4 janvier 2023, ces mêmes chefs avec à leur tête, le chef Rabé Gervais, vont se rendre au domicile abidjanais du ministre Amédé Kouakou, pour dit-on, lui demander pardon pour leur sortie précédente.
"Nous sommes venus demander pardon à notre fils pour tout ce qu’il a vu et entendu sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas le Chef Dida. C’est avec le coeur que nous vous parlons… On a besoin d’Amédé. C’est notre Dieudonné. Nous sommes en retard dans le développement. Et celui qui peut faire plus pour nous, c’est bien le ministre Amédé. Chez nous à Lakota, nous avons besoin de lui", s'est exprimé Ben Agodio au nom du Collectif desdits chefs.
À la suite de cette volte-face des chefs traditionnels, c'est avec surprise que l'opinion a découvert dans la presse, une sortie d'un patriarche de Lakota, nommé Zirimba Begnana Azowa, dont l'intensité de la déclaration continue de faire écho dans la région.
"Le peuple autochtone de la région n’est pas prêt à soutenir la candidature de quelqu’un d’autre en dehors de notre fille de la région Patricia Yao Sylvie, au risque de faire perdre le RHDP dans la région du Lôh-Djiboua, malgré les importantes réalisations faites par le Président de la République Alassane Ouattara, dans notre région. Nous lui disons merci au passage. Notre choix, c’est Patricia Yao Sylvie ou personne", a déclaré l'octogénaire avant de se raviser, mercredi 25 janvier après une audience à lui accordée par le ministre Amédé Kouakou à Abidjan.
Pourquoi tant de cupidité et de fébrilité autour du nom Patricia Yao ?
Le scénario est tout connu désormais: juste se déclarer "un supporter" avéré de Patricia Yao à qui on apporte un soutien extraordinaire, même dans les combats où elle n’est nullement engagée ni même concernée. L’objectif étant d'attirer les regards des "éventuels adversaires" de la députée-maire de Guitry, qui baignent dans une fébrilité inquiétante, tellement la construction de leur empire semble menacée à la seule évocation de ce nom.
Ainsi, 24 ou 48 heures après, on constate l’arrivée des intermédiaires ou démarcheurs et le tour est joué ! Et ceux qu'ils appellent "partisans" de Patricia Yao, sont brandis comme des trophées de guerre, graciés par la magnanimité, la générosité, la bonté et la charité de leur nouveau mentor.
Sauf que Patricia Yao n’a jamais postulé comme candidate au conseil régional du Lôh-Djiboua, ni en privé ni en public. Au cours d'une rencontre début janvier 2023 avec ses parents de Guitry, elle a annoncé être candidate à sa propre succession à la mairie de sa ville natale qu’elle souhaite faire sortir du sous-développement, grâce à la sollicitude du Président de la République, Alassane Ouattara, et de la Première Dame, Dominique Ouattara.
Alors pourquoi tant de cupidité et de fébrilité autour de son nom ? "Il est grand temps que cessent ces mises en scène qui n’honorent ni leurs auteurs ni leurs supposés bénéficiaires", charge un de ses proches.